Ateliers de co-développement sur le modèle socio-économique

8éme JOUR – CATÉGORIE OUTILS – LES ATELIERS

Face à la raréfaction des ressources et à l’augmentation des besoins sociétaux, le modèle socio-économique devient un élément structurant de la pérennisation de toute organisation publique et privée. Il est essentiel de leur permettre de mieux appréhender la diversité des modèle socio-économiques et de leurs leviers. C’est encore plus vrai pour les projets d’intérêt général dont les modèles sont plus complexes. C’est pourquoi des Ateliers de co-développement ont été mis en place par le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) Paris Initiative Entreprendre (PIE), l’ADASI et Le RAMEAU. Retour sur la genèse de cette démarche, et sa pertinence pour le projet des structures, à l’occasion de l’Atelier mené aujourd’hui sur la capacité à faire le pitch de son modèle socio-économique.

C’est pour rendre lisible et accessible auprès des acteurs de terrain les travaux de recherche sur les modèles socio-économiques, que PIE, l’ADASI et Le RAMEAU, ont conçu une offre d’accompagnement, construite sur la complémentarité de ces structures (financement, accompagnement, recherche). La démarche propose en 3 temps aux participants :

  • Une sensibilisation à la thématique par un webinaire,
  • La réalisation par les associations volontaires d’un autodiagnostic,
  • Des Ateliers de co-développement pour identifier les leviers les plus pertinents au regard de son projet.

Un modèle socio-économique articule des richesses humaines (salariés, bénévoles, Service Civique…), des ressources de financement (subventions, mécénat, revenus d’activité), et des partenariats stratégiques. Lancé en mars 2019, un premier webinaire, a réuni près de 150 participants afin de les sensibiliser à la thématique et d’exposer ces différents modèles et leurs leviers correspondants. Par exemple, les compétences nécessaires à la levée de fonds publics se distinguent de celles liées au développement commercial d’une activité propre. Et les structures ont tout intérêt à identifier leurs contraintes : quels sont mes partenaires ? Quelles sont mes compétences ? Bien identifier ces contraintes et risques opérationnels permet de mieux appréhender son modèle socio-économique, et facilite la résolution de problèmes.

Dans un second temps, les structures ont pu réaliser un auto-diagnostic pour se poser les bonnes questions sur la spécificité de leur modèle socio-économique (cf. la plateforme « L’innovation territoriale en actions ! »).

Dans un troisième temps, des sessions de co-développement ont permis d’approfondir l’analyse des modèles et d’identifier des pistes d’actions concrètes à partir du problème sérié au sein de sa structure. Une étape incontournable pour faire évoluer son modèle et s’exercer à pitcher auprès de partenaires potentiels.

Les structures ont ensuite la capacité de définir leur propre stratégie de parcours d’accompagnement, en fonction des sujets identifiés et de l’offre disponible sur leur territoire, avec des outils comme le DLA ou des plateformes d’orientation, à l’instar de « Pousses.paris », lancée en 2019 par PIE et la Ville de Paris.

Dans le domaine de l’éducation populaire, les acteurs peuvent s’inspirer des enseignements-clés du rapport du parcours « Modèles socio-économiques associatifs » du FONJEP, mené par Le RAMEAU.

Plus largement, ces travaux nous interrogent. Quelle est  la juste place du modèle socio-économique dans le projet d’une structure d’intérêt général ?

La place du modèle socio-économique est claire : c’est un outil au service du projet. Il correspond à la stratégie de moyens pour mettre en œuvre les actions nécessaires à la réalisation de l’ambition que s’est fixée l’organisation. Pour bien le positionner, il convient d’aborder les trois questions qu’une organisation se pose lorsqu’elle se projette dans l’avenir : quelle est ma vocation, autour de quelles spécificités ? Comment mes missions et mes activités évolueront-elles pour toujours mieux répondre à l’ambition de mon projet et aux besoins de l’écosystème ? Quels sont les moyens à mobiliser pour réaliser les objectifs fixés ?

 Si ce n’est qu’un outil, il ne faut pas néanmoins en sous-estimer l’importance. Ne pas aborder avec sérieux la question de la transformation de son modèle socio-économique, c’est prendre deux risques : l’un technique, l’autre politique. Le risque technique, c’est de croire que « l’intendance suivra » ! Ce n’est pas le cas, et toute organisation qui ne tient pas compte du principe de réalité de l’écosystème dans lequel elle évolue est vite rattrapée par la réalité… au risque que ce soient ses besoins de financement plus que son projet qui lui dictent les décisions à prendre. Le risque politique, c’est de ne pas mettre en action le projet, voire d’avoir une incohérence entre les valeurs qu’il porte et sa capacité à les mettre en œuvre. Ce risque est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de projets d’intérêt général. Le rôle du modèle socio-économique est de se donner les moyens de mener sereinement ses actions et, surtout, de pouvoir les pérenniser.

A demain, 9ème jour du cycle “21 jours pour convaincre” pour découvrir les enseignements de la place des territoires.

Pour aller plus loin :

  • Pour s’informer : le référentiel “modèles socio-économiques d’intérêt général” dès le 15 septembre en kiosque et le 19 septembre en flybook sur la plateforme “l’innovation territoriale en actions!”
  • Pour se former : le MOOC “nouveaux modèles économiques associatifs”, avec une première session en accès libre sur coursera,  inscrivez-vous
  • Pour agir efficacement : l’outil d’autodiagnostic “transformer son modèle socio-économique” qui sera présenté lors du webinaire du 19 septembre: inscrivez-vous au webinaire pour en avoir la primeur.

Pour en savoir plus sur “21 jours pour convaincre”, téléchargez le programme.