Audition au HCVA

Dans le cadre des travaux que mène le HCVA sur les spécificités associatives et sur les risques de concurrence avec les acteurs économiques, Le RAMEAU a été auditionné pour partager les fruits de ses travaux de recherche empirique sur la co-construction du bien commun.

Dans un premier temps ont été présentés les fruits de la mission ministérielle sur les alliances stratégiques entre associations, entreprises et collectivités territoriales. Un débat passionnant (… et passionné !) s’est engagé sur l’utilité d’un « droit de l’alliance », et sur l’importance de l’expérimenter tel que le propose la députée Cathy RACON-BOUZON dans la proposition de loi qu’elle déposera au Parlement à la fin du mois.

Un second débat, tout aussi passionnant, a été engagé sur les limites de la co-construction et sur les risques de concurrence entre acteurs de différents statuts. Que ce soit sur l’ouverture d’un dialogue entre « mondes » dès 2008, de la reconnaissance de gérer l’innovation associative dès 2015 (voir livre blanc sur l’innovation associative) ou de la (Re)connaissance des spécificités des modèles socio-économiques d’intérêt général (voir le référentiel), Le RAMEAU a étayé ses convictions sur l’importance et l’urgence de valoriser la diversité des modèles plutôt que de s’enfermer dans la promotion d’un modèle unique qui serait plus performant ou plus vertueux. C’est dans la diversité des acteurs de l’écosystème, et leur articulation que se trouve la capacité à inventer des solutions sociétales à la hauteur de nos défis collectifs.

Mais ne soyons pas naïfs, les conflits peuvent apparaître et le « jouer collectif » n’est pas une « assurance tout risque » contre les risques de dérive et les tensions qui peuvent apparaître. Les enjeux sur la concurrence entre acteurs du service à la personne issus des travaux entre 2010 et 2013 en sont une illustration. De même, le passage du curatif au préventif grâce à des démarches telles que la Médiation des entreprises prouve qu’il convient non seulement de promouvoir les alliances d’intérêt général, mais aussi d’identifier les espaces de dialogues prospectifs à la rencontre entre « mondes » et d’inventer des dispositifs publics et privés aptes à gérer les éventuels conflits entre acteurs de profil différents.

Le RAMEAU a été très heureux de répondre aux questions du HCVA dont les travaux éclairent le Gouvernement sur les spécificités associatives.