Comment accompagner les modèles socio-économiques d’intérêt général ?

Issu de la démarche d’anticipation de sortie de crise copilotée par le Médiateur des Entreprises et Le RAMEAU (voir le dossier de capitalisation), l’espace de dialogue entre les ingénieries nationales et territoriales au service des acteurs et actions d’intérêt général s’est réuni pour sa 7ème session.

Au programme de cet échange, la question de l’accompagnement des transformations des modèles socio-économiques d’intérêt général. L’UNCPIE et Terre d’avance ont retracé une décennie de cheminement collectif pour parvenir à une méthode d’accompagnement adaptée à la complexité du sujet. Tel un « carnet de recherche », le récit des 5 étapes par lesquelles il a fallu passer a été décrit méthodiquement. Il est particulièrement utile d’identifier la diversité des compétences impliquées, et la stratégie d’alliance progressive qu’il a été nécessaire de mobiliser pour parvenir à un « principe actif » efficace.

Comme le soulignait l’un des participants, la question est maintenant de savoir comment industrialiser rapidement les méthodes qui ont fait leurs preuves. Pour prendre une métaphore médicale, les modèles socio-économiques d’intérêt général sont comparables à des maladies rare pour lesquelles la médecine générique n’est pas efficace : il faut inventer une médecine personnalisée. Autrement dit, il ne suffit pas de déployer une boîte à outils, mais de qualifier la diversité des méthodes disponibles pour que chacun puisse se saisir de celle qui est la plus adaptée à ses besoins. Dans la médecine générique, il est question de trouver le traitement qui permet de soigner très largement (aspirine, pénicilline …). Dans la médecine personnalisée, il s’agit d’identifier les traitements les plus efficaces selon la pathologie spécifique de chaque patient. Il ne s’agit surtout pas d’opposer ces médecines, mais de les articuler. La médecine personnalisée est plus pertinente, mais plus complexe. Il en va de même pour l’accompagnement des modèles socio-économiques d’intérêt général : une approche normalisée ne suffit pas pour répondre au besoin de la diversité des acteurs de terrain.

La première étape consiste donc à connaître la diversité des modèles, et de comprendre comment qualifier celui qui est le plus adapté à son projet d’intérêt général. C’est en cela que l’analyse de plus de 300 cas différents permet aujourd’hui d’ajuster au mieux les recommandations sur les leviers à mobiliser en priorité qu’il s’agisse des richesses humaines, des ressources financières ou des alliances stratégiques ; les 3 leviers de tout modèle socio-économique.

En une décennie, de très nombreuses méthodes ont ainsi pu être testées. Si aucune n’est universelle, elles ont pu être qualifiées en fonction de leur utilité et de leur périmètre d’application. Prenons encore une métaphore : pour planter un clou, un marteau est plus pertinent qu’un tournevis … et inversement pour une visse. Une très large connaissance sur les spécificités des modèles socio-économiques d’intérêt général est maintenant capitalisée, modélisée et mise à disposition de tous en « open source ». Elle permet aujourd’hui de pouvoir accompagner les actions et acteurs d’intérêt général très finement en partant de leurs besoins… et non pas de réponses préformatées.

La seconde étape consiste maintenant à rendre lisibles et visibles cette diversité à la fois de connaissances et d’outils pour se les approprier. Il nous faut rassurer sur notre capacité collective d’appropriation. Loin de vouloir simplifier une réalité qui ne l’est pas, nous devons apprendre à la piloter. La priorité est de donner confiance dans notre capacité à le faire. Certes la logique capacitante à agir n’est pas facile, et aucun outil seul ne peut y parvenir. Cependant, la force de l’expérience et les démarches apprenantes sont là pour y contribuer. C’est tout le sens des « récits » qui aident chacun à trouver les « balises » qui lui correspondent le mieux. Il ne s’agit plus alors de faire croire qu’une boite à outils « miracle » existe, mais d’aider chacun – en fonction de ses objectifs, de ses propres besoins et de sa maturité – à se repérer sur comment choisir entre le marteau et le tournevis.

C’est dans ce sens que Le RAMEAU lancera le programme « (Re)connaissance des modèles socio-économiques d’intérêt général » à l’occasion du Forum National des Associations et des Fondations, le 15 octobre prochain, à 10h45 sur le stand de la Banque des Territoires.

D’ici là, pour aller plus loin, prenez connaissance du support de la 7ème session de l’espace de dialogues entre les ingénieries nationales et territoriales sur les spécificités de l’accompagnement des modèles socio-économiques d’intérêt général.