Témoignage de 28 dirigeants au Pro Bono Day

L’engagement au service de l’intérêt général (en mécénat / bénévolat de compétences), son articulation avec la raison d’être de l’entreprise, et sa capacité de transformation, des personnes comme des organisations, ont été au cœur des échanges tenus vendredi 18 octobre lors d’une journée passionnante organisée par Pro Bono Lab.

Le Pro Bono Day a mis en perspective le regard croisé de 28 dirigeants engagés.

Christophe ITIER, Haut-Commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale, a souligné sa vision du « momentum » actuel, permettant de construire la société de demain avec l’intérêt général au cœur pour répondre aux défis locaux, sociétaux, environnementaux, politiques et démocratiques.  C’est pourquoi il invite les acteurs privés à contribuer à transformer la société dans la dynamique de 10% pour tout changer.

Gabriel ATTAL, Secrétaire d’Etat en charge de la Vie Associative, a mis en exergue sa vision de la philanthropie à la française, reposant sur 3 piliers : l’innovation, l’ancrage territorial et l’ouverture à tous les citoyens. Auprès des jeunes, il a rappelé que c’est aujourd’hui que commence une phase d’amplification du Service National Universel, visant à lever les freins à l’engagement. La valorisation des compétences de l’engagement fait l’objet d’échanges avec Muriel PENICAUD, Ministre du Travail et de l’Emploi, afin, notamment, de constituer un référentiel de compétences partagés pour les entreprises et les associations, et de favoriser le mécénat de compétences dans les TPE.

Le RAMEAU a été ravi d’intervenir à cette occasion. Charles-Benoît HEIDSIECK, son président-fondateur, a partagé ses convictions sur le fait qu’il n’y aura pas une seule économie demain. Selon lui, ce n’est pas souhaitable pour 3 raisons :

  • Le principe de réalité: les besoins d’inventer des solutions varient selon la taille et la nature des organisations. La France se caractérise par un maillage d’une grande diversité d’acteurs (50% des collectivités locales d’Europe, tissu d’entreprises : TPE, PME, ETI, groupes internationaux, sans oublier que 96% des entreprises françaises ont moins de 20 salariés, et 1,5 million d’associations jouant un rôle majeur dans leur capacité de cohésion sociale et territoriale).
  • Le principe d’altérité: il est essentiel de respecter la différence des organisations et de leurs maturités, et de ne pas poser un modèle trop exigeant pour la majorité d’entre elles.
  • Le principe d’innovation : la diversité des modèles est d’une grande richesse. Les organisations évoluent d’un modèle unique de performance vers l’articulation de la diversité des modèles pour être collectivement pertinent. Car tous les modèles sont dépassés par les enjeux sociétaux, selon 81% des Français. Ils ont plébiscité, dans l’étude IMPACT-Citoyens le besoin que des organisations différentes co-construisent ensemble les solutions. L’action collective transformatrice est la plus à même de répondre aux besoins des territoires. Un exemple ? Le leader mondial des biothérapies génétiques et cellulaires, l’AFM-Téléthon, s’est fait connaître par une mobilisation populaire chaque année, en vendant des crêpes et des ballons, dans toute la France !

Des dirigeants de PME et de groupes ont témoigné de leur politique d’engagement.

Frédéric MOULIN, président du Conseil d’Administration de Deloitte, et parrain du Pro Bono Day, a illustré la dimension de confiance de son entreprise, au travers de l’accueil de 50% de collégiens issus de quartiers défavorisés dans le cadre de leur stage de 3éme.

Emery JACQUILLAT, PDG de la CAMIF, a posé le contexte de la décision stratégique prise en 2009 de devenir une entreprise à mission : c’est le fruit d’une consultation de plus de 2 ans de ses parties prenantes, en parallèle à des actes concrets d’engagement territorial de l’entreprise, comme la création de plus de 150 emplois à Niort.

Muriel BARNEOUD, directrice de l’engagement sociétal du Groupe La Poste a souligné la force du lien social pour les postiers et le positionnement à venir du mécénat de compétences dans la marque employeur du groupe, en articulant des missions de durées courtes et plus longues. Pour Antoine SIRE, directeur de l’engagement sociétal du groupe BNP Paribas, l’engagement constitue un objectif et un sujet de transformation de l’entreprise. BNP Paribas pilote des indicateurs pour chacun des 17 Objectifs du Développement Durable, dans le cadre de son projet d’entreprise.

Olivia FERRE, déléguée générale de la Fondation Identicar, a partagé sa conviction que le modèle de l’entreprise de demain sera hybride, en articulant le business avec une dimension sociale. L’impulsion de son dirigeant pour déployer des projets de mobilité solidaire portés par ses équipes en témoigne.

Dans son message de conclusion de la journée, Céline LAURICHESSE, présidente de Pro Bono Lab, a partagé 2 messages essentiels :

  • Le mécénat de compétences doit être menée de façon éthique, en respectant les objectifs des structures d’intérêt général.
  • La société doit encourager la valorisation du capital humain.