E. comme Exemples

Après le M. comme Méthodes d’hier, abordons aujourd’hui le E. comme Exemples ! 

Comme annoncé dans l’article CAREnews d’hier « Jouer collectif : apprendre à hybrider les modèles », le « carnet de recherche » de la semaine sera dédié aux modalités de Gestion permettant de conduire les Transformations systémiques que nous vivons. Depuis 7 ans, Le RAMEAU étudie les moyens de partager les enseignements de ses travaux de recherche. Il a progressivement mis en place la démarche M.E.D.O.C. pour diffuser les fruits des dynamiques apprenantes de co-construction. Pour piloter le changement à la hauteur de nos défis collectifs, il est en effet nécessaire d’avoir des Méthodes issues des pratiques innovantes, des Exemples inspirants dans lesquels se (re)connaitre, des Données pour comprendre comment se situer dans son écosystème, des Outils pour agir efficacement, et des Compétences pour pérenniser son Projet. Cette démarche a été progressivement co-construite avec l’expérience de plus de 500 organisations publiques et privées pour nous éclairer mutuellement sur les choix structurants que nous devons faire non seulement pour accélérer les sorties de crises successives, mais plus structurellement encore pour réussir l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Il ne suffit pas de partager des méthodes éprouvées pour que l’appropriation se fasse (cf. blog « M. comme Méthodes »). Aujourd’hui où la légitimité des « pairs » a égalé – voire dépassé – celle des « pères », il est indispensable de pouvoir se projeter dans des pratiques que d’autres ont vécus. C’est un moteur puissant d’engagement. Paradoxalement, alors qu’il nous faut inventer de nouveaux modes d’Action, nous avons progressivement réduit notre capacité de prise de risque individuelle, mais plus encore collective. Derrière les discours « d’innovation » se cache en fait une réalité bien différente : une paralysie face au risque, et une nécessité presque maladive en France de passer systématiquement par le Droit pour « croire » lever les freins. Pourtant, Jean-Paul DELEVOYE nous a prévenu dès 2015 (cf. colloque de publication du référentiel « modèle d’investisseur sociétal ») : « l’innovation est une désobéissance qui réussit ! ». Pour que cette désobéissance reste dans un cadre d’intérêt général, et ne se transforme pas en une désobéissance civile, l’exemple des pairs est structurant pour comprendre et apprendre grâce à la pratique des autres… tout en gardant la marge de liberté pour se (ré)inventer soi-même. S’inspirer des autres, ce n’est pas « copier/coller », mais bien au contraire la capacité d’initier des expérimentations audacieuses pour faire preuve d’inventivité. Essayer, c’est déjà réussir… au moins à changer de regard !

C’est dans cet état d’esprit qu’a été créée en 2016 la Fondation pour la Co-construction du bien commun . Son objectif premier est de « donner à voir » des exemples inspirants, et son corollaire est de « prendre soin de ceux qui prennent soins de nous » en prenant les risques que les autres n’osent pas prendre au service de tous. Les promotions de 2018 et 2020 nous rappellent à la fois l’alchimie nécessaire entre les Personnes, les Projets et les Territoires, mais aussi la valeur du Temps. Les preuves et l’épreuve du temps sont en effet les seuls gages d’une capacité collective à construire des solutions durables. Nous croyons encore trop souvent au « discours magiques » et aux « boites à outils miracles ». Si les discours et les boites à outils sont utiles, seule l’Action est engagement !

Conscient que la valorisation de quelques « pionniers » de la co-construction de notre Avenir commun n’est pas suffisante pour rendre compte de la richesse et de la diversité du mouvement de co-construction du bien commun en France, l’Observatoire des partenariats a créé en 2019 la base de connaissance IMPACT-Pratiques partenariales innovantes pour rendre compte de la variété des modalités du « faire alliance ». Ce n’est pas un hasard si le 500ème exemple a été mis en valeur à l’occasion du Giving Tuesday, le 1er décembre dernier (cf. article CAREnews « 2 bonnes nouvelles pour le Giving Tuesday »). Nous devons encore convaincre que le choix du « jouer collectif » est une option à la fois rationnelle, stratégique et efficace, et qu’il incarne le « Bon Sens » au regard du Lien commun qui nous unit tous.

Des exemples, c’est bien, mais qu’est-ce qui nous prouve qu’ils soient représentatifs de la maturité collective ? C’est ce que nous verrons demain dans le « carnet de recherche » consacré au D. comme Données. Bonne journée !