Faire alliance… du CESE à Saint Claude !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernière 24 heures ont été chargées en symboles… Et si nous apprenions à en voir la face « lumineuse » ?

Dans cette période d’incertitudes grandissantes, il est stratégique de se donner des repères pour éviter de céder à la panique. Plus que jamais, il nous est indispensable d’apprendre à faire alliance pour prendre du recul et (re)trouver un peu de sérénité sans laquelle aucune décision censée n’es possible. Bettina LAVILLE, Présidente d’Honneur et Co-fondatrice du Comité 21, nous invite à croire (… encore !) que les Objectifs de Développement Durable peuvent être « la face lumineuse de la mondialisation »… et pourquoi pas ?

Après l’étude d’impact du faire alliance en France, Le RAMEAU a annoncé hier le lancement d’un nouveau parcours pédagogique « Alliances & Territoires ». Il permet à tous de pouvoir (re)découvrir les fondamentaux des conditions de co-construction du bien commun et d’une gestion plus efficace de l’intérêt général.

Charles-Benoît HEIDSIECK, Président-Fondateur du RAMEAU, en commente l’importance en ces temps troublés « Si nous voulons éviter que les maux ne s’aggravent, nous devons passer des mots aux Actes ! Aujourd’hui, seule l’action est engagement. Les grandes déclarations et les normes ne sont pas en mesure d’assurer ni la cohérence des actions, ni la cohésion des acteurs. Il est urgent de (ré)inventer un dialogue fécond pour confronter la diversité des positions et des solutions. C’est le sens même du 17ème Objectif de Développement Durable que les 193 pays membres des Nations Unies se sont engagés à inventer en 15 ans. A mi-parcours, il est plus qu’urgent d’être à l’écoute de la réalité de terrain. C’est sur les Territoires que s’inventent aujourd’hui les solutions car ils incarnent l’intérêt général à portée de main. Sortons des postures, et soyons à l’écoute de celles et ceux qui chaque jour co-construisent le bien commun au plus près des besoins et des plus fragiles d’entre nous. »

C’est le sens même de l’action qui est engagée depuis 17 ans au sein du RAMEAU. Ces dernières 48 heures nous livrent 4 exemples inspirants de ce que nous devons apprendre à (ré)inventer ensemble :

  • Au CESE: invité à témoigner de ses travaux dans le cadre de la journée débat « Comment évaluer la démocratie locale ? », Le RAMEAU a souligné combien le temps du cheminement était indispensable à l’élaboration d’une « juste » évaluation. Qu’il s’agisse d’évaluation partenariale, d’évaluation territoriale ou d’évaluation d’impact, il est nécessaire d’apprendre à se situer dans son écosystème afin que l’évaluation soit pertinente ; au risque dans le cas contraire de n’être qu’un assemblage de donnée sans grande valeur…
  • Sur le Net: co-organisé avec la Maison de l’apprendre à Lyon, le webinaire mensuel « Vers de nouveaux équilibres économiques » du mois de mars sur les liens entre l’ODD 17 et l’ODD 4 (l’Education) a été l’occasion de mettre en avant la nécessité de (ré)inventer nos modèles socio-économiques en tenant compte de la diversité des acteurs d’un écosystème. Aujourd’hui, la création de valeur et la frugalité proviennent plus des interactions entre tous que de l’action de chacun… et pourtant seule cette dernière est prise en compte. Nous devons nous atteler à une compréhension des articulations systémiques entre les domaines, les acteurs et les territoires.
  • Au Museum National d’Histoire Naturelle : le bilan du Tour de France des ODD réalisé entre 2018 et 2022 par le Comité 21 a été l’occasion de valoriser la place incontournable des Territoires dans « la Grande Transformation ». De la Guadeloupe à la Métropole de Strasbourg, en passant par celle de Rennes, de Niort ou des initiatives animées en Ile-de-France par le CEREMA, la diversité des exemples partagés lors du débat « Les Objectifs de Développement Durable, un enjeu de Territoire» a permis de rappeler les 3 rôles structurants que joue l’action locale : elle incarne « l’intérêt général à portée de main », elle est le lieu privilégié de l’expérimentation innovante, et elle favorise l’espace de confiance où il est possible de dépasser « l’entre soi » pour prendre le risque de « l’entre tous ».
  • A Saint Claude, dans le Jura: les échanges avec la Chef de projet « Petite Ville de Demain » ont été passionnants. Ce 10ème territoire à être étudié dans le cadre du programme « chef de projets innovation territoriale », lancé à l’automne 2019, est très intéressant du fait de ses spécificités locales. Il complète le panel de la diversité des « petits et moyens territoires », entre 10.000 et 30.000 habitants qui sont au cœur de notre capacité collective d’innovation sociétale. Il reste encore deux Territoires à visiter avant de pouvoir (… enfin !) vous dévoiler les 12 territoires et les 2 réseaux retenus pour ce prototypage de la méthode d’accompagnement des petites et moyens territoires dans leur capacité à mobiliser toutes les énergies pour réussir leurs Projet de Territoires. Ce programme est piloté dans le cadre du programme 2023 de la Fondation des Territoires.

En ce mois de « l’apprendre à faire alliance », il nous faut souligner l’urgence de ces 4 apprentissages : apprendre de nouveaux modes d’évaluations, de modélisations socio-économiques plus systémiques, de valorisation de nos Territoire plus diverses, et d’accompagnement de l’innovation sociétale plus proche du 1er kilomètre des besoins.

L’Agenda 2030 nous invite à prendre les 7 prochaines années pour réussir ensemble ce « pari de la confiance » … alors n’attendons pas et commençons dès aujourd’hui en ayant l’humilité de (ré)apprendre ensemble !