Hommage à Valéry GISCARD d’ESTAING

La VISION, c’est elle, l’ACTION c’est lui et la GESTION c’est Louis !

La Vision tout d’abord, lorsqu’elle fût Première Dame de France, Anne-Aymone GISCARD d’ESTAING créa la Fondation pour l’Enfance pour « briser le mur du silence » des enfants en danger. Qui peut oublier le vibrant hommage que 24 Premières Dames du monde entier viennent lui rendre à l’UNESCO en 1995 ? Aucun des membres présents, et c’est la raison pour laquelle la Fondation pour la Co-construction du bien commun a été très honorée de pouvoir la Remercier en 2018 (cf. Remerciements à Anne-Aymone GISCARD d’ESTAING).

Qu’y a-t-il de plus précieux dans une Nation que sa jeunesse ? Qu’y-a-t-il de plus honteux pour une Nation que de fermer les yeux sur sa souffrance ? Plutôt de de maudire l’obscurité, Anne-Aymone GISCARD d’ESTAING a allumé une « petite lanterne » qui aujourd’hui est devenu un grand feu de Joie : Personne ne peut plus dire « je ne savais pas » ! Est-ce par des esclandres et des grands discours qu’elle est parvenue à ce résultats au travers d’un « tout à l’ego » trop souvent à la Une de nos médias ? Tout au contraire, c’est par un patient de travail de compréhension des besoins à la Racine de notre Nation et de Co-construction avec toutes les parties prenantes concernées (… qui peut oublier le passage en Conseil d’administration de la Fondation du dossier « Résilience » de Boris CYRULNIK alors encore inconnu du grand public ?) qu’elle a changé le monde des enfants. Elle incarne mieux que quiconque au XXIème siècle « l’effet Papillon ».

L’Action, c’est naturellement le plus jeune Président de la République Française, Valéry GISCARD d’ESTAING,  qui comprend que le monde ancien est terminé, et qu’il faut revoir les fondations mêmes de notre Action collective au service de l’intérêt général. Regardant à la Racine de la France, conscient de l’importance du temps long qui la façonne, il pose un constat évident : après la décolonisation, la France n’est plus qu’une puissance moyenne. Il a alors l’intuition que c’est la Co-construction du bien commun qui peut lui rendre sa grandeur. Il ne s’agit plus d’éclairer le monde seul, mais avec les autres. Il faut devenir le « guide » des Nations, et fidèle à ses Racines éclairer le monde sur les questions d’intérêt général. Il aura l’intuition politique que le Pape Jean-Paul II traduira politiquement en 1981 avec ces mots « France, fille aînée de l’Eglise, est-tu fidèle à ton baptême ? ». Le « baptême » de la France, c’est en 496, lorsqu’une vingtaine d’années après la chute de l’empire Romain, les tribus de Gaule vont chercher un « barbare » outre Rhin, le chef de la tribu des Francs, pour fonder ensemble ce qui deviendra dès lors la France. C’est alors un véritable Pacte « Républicain » : le chef n’est pas là pour incarner le Pouvoir, mais pour Fédérer une diversité de réalités territoriales dont la richesse tient dans leur différence. Dès lors se pose la question qui n’a plus quitté la France depuis : Comment assurer l’unité dans la différence… durablement ? (cf. rapport « Intérêt général : nouveaux enjeux, nouvelles alliances, nouvelle gouvernance » publié en 2015… deux mois après la signature des Objectifs du Développement Durable qui fixent eux aussi ce challenge d’un équilibre systémique).

En 1974, bien avant tout le monde, le Président Valéry GISCARD d’ESTAING l’intuite plus qu’il ne le comprend. Il découvrira progressivement ensuite l’ampleur de la Transformation politique qu’il a induite. Cependant, tout comme son prédécesseur avant lui, Louis XIII, c’est son successeur qui bénéficiera des fruits qu’il a semé. C’est aussi cela la co-construction du bien commun. Il y a les « semeurs » et les « vendangeurs », et il est parfois sain que ce ne soient pas les mêmes…

Pour bien comprendre l’ampleur de la Transformation qu’il a insufflé, reprenons les 3 piliers d’une vision systémique : les territoires, les domaines et les acteurs. Concernant les territoires, la capacité du Président à articuler local et mondial est impressionnante. De Chamalières à l’Europe, qui peut prétendre avoir plus fait pour la cohérence des échelons territoriaux en respectant chacun d’entre eux (local, régional, national et européen)?

De la première étape qui repose sur la Confiance établie avec Helmut SCHMIDT au travail de co-construction d’une nouvelle Constitution Européenne, le Président aura tenté de démontrer la cohérence d’ensemble nécessaire pour faire système… même s’il n’aura pas toujours été entendu. Du côté des Acteurs de notre « Faire Société », il débutera le combat impérieux pour rendre aux Femmes tout ce que la poids d’une tradition obsolète les aura privé durant des décennies, voire des siècle. Du côté des domaines d’action, c’est toute l’infrastructure de la Puissance publique qui est revue et (ré)inventée à ses Racines : les transports avec le TGV, l’énergie avec le nucléaire, l’économie avec l’Euro… Le Président prépare le XXIème siècle sachant très bien que le temps de maturité d’un Cèdre du Liban qui met 100 ans à pousser n’est pas celui d’une marguerite. Pour la beauté et l’équilibre de notre nature, il faut bien évidemment les deux, mais il ne faut pas se tromper de méthode. Pour aller vite, il faut des souris (21 jours de gestation), pour aller loin, il faut des éléphants (24 mois de gestation). Il incarne incontestablement la valeur du temps long en Politique.

La Gestion de l’intérêt général au plus près des besoins, c’est le digne successeur de son père, Louis GISCARD d’ESTAING. Là encore, la famille nous enseigne les vraies valeurs des Racines et de la Co-construction. Le maire de Chamalières a sans aucun doute la plus belle parole pour incarner le Sens – tant en direction qu’en valeurs – de la tradition dans la modernité. « Lui c’est lui, moi c’est Louis ! ». Quelle démonstration plus belle que la fidélité à ses Racines est tout sauf une simple reproduction des « mots magiques » ou « boîte à outils miracles ». C’est bien au contraire la capacité à réinventer en permanence les solutions les plus adaptées aux besoins actuels grâce à la force d’expérience des nos aïeux. L’Histoire nous apprend beaucoup, mais le malheur est que nous oublions d’en garder mémoire. La méthode de recherche empirique du RAMEAU est fondée sur ce constat. Il le traduit en un triple mouvement cohérent et convergent : relire hier et relier demain pour agir aujourd’hui.

Est-ce un hasard si Le RAMEAU apprend la mort du Président Valéry GISCARD d’ESTAING le jour où l’Observatoire des partenariats devait publier l’étude IMPACT – Elus locaux qui rend compte de l’impulsion des maires pour (Re)Connaitre la valeur du « jouer collectif » ?

Une chose est certaine, la publication de ces résultats va être retardée de quelques jours, le temps de faire savoir à Louis GISCARD d’ESTAING que cette étude lui est dédiée en remerciement de sa capacité à incarner le « passage de relais » de l’Art de Co-construire le bien commun… en réinventant tous les jours le juste équilibre entre Vision, Action et Gestion de l’intérêt général.  

L’alchimie de l’alliance se traduit par l’équation : 1 + 1 = 3 ! A cette équation insolvable, le mathématicien Cédric VILLANI, médaille Fields 2010 pour avoir résolu une équation insolvable depuis la nuit des temps, nous a répondu les conditions de sa réalisation en 2016 dans le livre collectif : « Bien commun : vers la fin des arrogances ! ». L’équation de la co-construction du bien commun est : 7×3=21. Autrement dit, lorsque la Sagesse rencontre l’Equilibre politique elles se démultiplient ensemble pour produire la Co-construction d’un bien commun. La Sagesse, c’est elle, l’Equilibre c’est lui, et la Co-construction c’est Louis ! Merci à cette famille de nous donner les enseignements nécessaires pour chercher en cette période de troubles, au plus profond des Racines de notre Nation notre Lien commun.

Au-delà de l’hommage du laboratoire de recherche empirique sur la co-construction du bien commun, Le RAMEAU, son fondateur Charles-Benoît HEIDSIECK tient à témoigner de sa propre émotion : « Mon cœur est en deuil aujourd’hui. La France a perdu un grand Homme, et moi un éclaireur dans la méthode pour (ré)concilier sur le long court ce qui nous désunit aujourd’hui. Au moment où Le RAMEAU écrit son Projet (Re)Naissance qui sera rendu public à la fin du mois, comment ne pas y voir un « signal faible » ? Le privilège qui m’est donné depuis le début des années 90 d’avoir un compagnonnage transformé en une amitié sincère et profonde avec son épouse me rend plus triste encore. Le Grand Passage n’est pas difficile pour celui qui part (… après tout le jour de notre Naissance nous pensions aussi mourir lorsque nous quittions le ventre de notre mère… pour Naître à la Vie !), mais pour ceux qui restent dans la douleur de l’Absence. Mes pensées s’adressent tout d’abord à mon Amie Anne-Aymone, à leurs enfants, à leurs familles, à leurs proches… et à la France qui pleure aujourd’hui l’un de ses Pères Fondateurs ! »