Le Comité d’orientation de la mission ministérielle « Accélérer les alliances stratégiques entre associations et entreprises » s’est réuni à l’Assemblée Nationale le 27 novembre. Sur la base de la note de cadrage établie début novembre, l’objectif était de partager les orientations des 4 chantiers initiés, ainsi que le fruit de la capitalisation réalisée dans la première étape de la mission.
Les 4 axes de travail ont été passés en revue :
- Sensibilisation et freins culturels:
Comment sortir des représentations et des postures, et aider ceux qui n’ont pas encore testé des relations entre ces mondes riches de leurs différences ? Il est important pour le moins de créer de nouveaux dialogues pour favoriser l’interconnaissance, et répondre ainsi au « devoir d’alliances » réclamé par les Français (cf. étude IMPACT-Citoyens).
- Outillage des organisations et des territoires:
Comment rendre lisible et visible la diversité d’outils existants pour répondre à la variété des besoins ? Il ne s’agit pas de développer de nouveaux outils mais de rendre plus accessibles ceux qui existent et de mettre en synergie les initiatives existantes, tant sur le plan national que territorial. Sur les territoires, la promotion et le soutien aux « catalyseurs territoriaux » est une véritable nécessité (cf. page dédiée aux catalyseurs sur le centre de ressources « co-construction territoriale »).
- Expérimentations innovantes / modèles socio-économiques hybrides:
Comment accompagner et valoriser les expérimentations entre associations et entreprises qui souhaitent agir ensemble et co-construire des solutions ? Il ne s’agit alors plus d’un « contrat-échange » où l’un vient apporter des ressources à l’autre, mais d’un « contrat-alliance » où chacun est contributeur actif à l’émergence d’une solution qui ne pourrait exister sans cette alliance. Qu’il s’agisse d’une R&D sociétale ou d’une coopération économique en associant ses compétences, ces nouvelles alliances méritent d’être étudiées avec attention (cf. guide « l’investissement sociétal en actions ! » et le centre de ressources « l’évaluation partenariale en pratique »).
- Evolution juridique :
Les freins techniques aux alliances ont été clairement qualifiés (cf. étude CNAM – Le RAMEAU, septembre 2017), comment y répondre sans démultiplier les outils juridico-administratifs et complexifier des relations déjà intrinsèquement complexes ? En l’absence de « droit de l’alliance » en France, contrairement au modèle anglo-saxon, la piste d’un « droit d’expérimentation partenarial », réclamé par plusieurs institutions, va être investigué.
Les débats ont été riches. La complémentarité des regards des membres du Comité d’orientation permet de croiser les connaissances et les expériences pour se doter d’une vision systémique indispensable pour traiter cette question des alliances stratégiques tout acteur (… y compris les secteurs publics et académiques), tout domaine notamment en raison de leur interconnexion pour des réponses pertinentes, mais aussi tout territoire pour tenir compte de la diversité des réponses à apporter et du « 1er kilomètre des besoins ».
Une telle mission ne serait pas possible si tous les acteurs autour de la table n’avaient pas déjà une réelle maturité pour aborder la question. Il ne s’agit pas en effet de vouloir faire simple car les alliances stratégiques ne le sont pas par essence, mais d’apprendre collectivement à piloter cette complexité.
C’est pourquoi la première étape a consisté à capitaliser plusieurs décennies de travaux sur la question : quel est le récit de ces relations ? De qui parle-t-on ? De quoi parle-t-on ? Quels en sont les enjeux ? A ces questions, la note de capitalisation y apporte les réponses co-construites entre les associations et les entreprises elles-mêmes.
Et maintenant ? Les 4 Cercles d’experts sont à l’œuvre pour identifier et qualifier des propositions concrètes qu’ils doivent faire remonter d’ici la fin de l’année. Si vous avez des idées, n’hésitez pas à les partager : cette démarche de co-construction est ouverte à tous !