Transitions : l’engagement de toutes et tous !

Après un mois de mai consacré à l’engagement territorial des entreprises, le cycle « l’ODD 17 en pratiques » fait la pédagogie au mois de juin de l’engagement de toutes et de tous au service de nos défis en « Commun(s) ». En ce lendemain d’élections européennes, et de dissolution de l’Assemblée Nationale, faisons un rapide passage en revue de nos « forces en présence » pour réussir les transitions au plus près des besoins, des fragilités, des ressources et des envies d’engagement qui s’ancrent et s’incarnent en Territoire. Pourquoi pouvons-nous (encore) faire le « pari de la confiance » ?

L’article publié ce matin dans CAREnews donne le ton : « ODD & Européenne : faut-il désespérer ? ». Il éclaire sur le fait que malgré la triple crise des légitimités – représentatives, participatives et délibératives – les conditions sont réunies pour rebondir face aux doutes qui envahissent progressivement nos capacités de résilience. Si nous ne les voyons pas c’est parce que nous sommes en France plus focalisés sur l’action de chacun que sur les interactions en tous. Pourtant, en temps de crise, c’est bien le « jouer collectif » qui peut redonner confiance en un Avenir en « Commun(s) ». Ce fut le cas au moment de la crise sanitaire en 2020, et c’est encore plus important aujourd’hui.

Sachons regarder l’Action, et non pas seulement les paroles et les normes ! 

Après les articles « Une Victoire collective pour l’intérêt général » puis « Faisons convergence trois dynamiques », ce 3ème article publié dans CAREnews introduit parfaitement les enjeux de valoriser la contribution de chacune et chacun face aux défis que nous devons relever en « Commun(s) ». Si le premier valoriser les actions, acteurs et alliances d’intérêt général, le second rappelle la place des acteurs économiques, et le troisième qu’il n’y a pas de démocratie possible en affaiblissant l’une des trois légitimités qui fondent un « Faire Société » où chacun est à sa « juste place », et où les plus fragiles d’entre nous sont au cœur de nos préoccupations collectives. En ce sens, les Collectivités territoriales sont des actrices essentielles de la démocratie, notamment dans les « petits et moyens » territoires, et ne peuvent être réduites à des opératrices de politiques publiques à bas coûts.

Dans un contexte de crises successives comme nous les vivons actuellement, les Territoires ancrent et incarnent la capacité d’Actions aux côtés de l’expression d’une Vision partagée et de la Gestion régulatrice de l’intérêt général. Si la première relève de la capacité des citoyens à « s’entendre » sur le contrat social et le Projet qui les lie malgré leurs différences, et la seconde permet un arbitrage au nom de l’intérêt général par les institutions légitimes pour la représenter, c’est bien au travers de l’Action que s’inventent les solutions pertinentes face à l’ampleur de nos défis communs.

Face à l’accroissement des besoins et à la raréfaction des ressources, les solutions doivent à la fois réduire les fragilités et faire émerger de nouveaux équilibres socio-économiques durables. Rappelons que le Président de la République Française Jacques CHIRAC avait déclaré au Sommet de la Terre en Afrique du Sud en 2002 « Notre Maison brule, et nous regardons ailleurs ! ». 21 ans plus tard c’est « l’équilibre de la Maison qui est en question » (cf. rapport « Vers de nouveaux équilibres socio-économiques »). Il est urgent de rendre compte de la valeur des acteurs de terrain qui y contribuent activement, et à se reconnecter avec une réalité bien différente de celle qui est trop souvent abordée aujourd’hui pour justifier des actions politiques devenues pour beaucoup « hors sol ».

Objectivons l’Action concrète de tous les profils d’acteurs pour donner envie de connecter ce qui ne l’est pas encore !

Pour répondre à l’ampleur des enjeux, et faire face à nos défis communs, chacun des dix profils d’acteurs est aujourd’hui en mouvement. « Le bruit de l’arbre qui tombe ne doit pas assourdir celui de la forêt qui pousse, sous peine de créer une désespérance qui empêche tout « pari de la confiance » pourtant indispensable dans le contexte actuel ! », invite à réfléchir le Président-Fondateur du RAMEAU, Charles-Benoît HEIDSIECK, en paraphrasant un proverbe Africain.

Laboratoire de recherche empirique sur la co-construction du bien commun, observant et expérimentant de nouvelles alliances d’intérêt général depuis 18 ans, Le RAMEAU peut étayer cette invitation – preuves à l’appui – à partir de l’actualité des différents profils d’acteurs :

  1. Institutions: l’Avis du CESE « Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique » est la reconnaissance de l’urgence de réinvestir dans les actions, acteurs et alliances d’intérêt général (voir le détail de l’Avis). Le Conseil économique, social et environnemental est la 3ème Assemblée de la République, celle qui incarne le dialogue et la force d’un croisement de regard pour trouver des solutions équilibrées qui assurent la cohérence des actions, mais aussi la cohésion des acteurs. Cet avis sera commenté par Philippe Da COSTA, Président de la Croix Rouge française, lors du webinaire mensuel « vers de nouveaux équilibres socio-économiques », le 20 juin à 13 heures (inscription gratuite mais obligatoire sur le plateforme « Trajectoires socio-économiques). Pour récréer la confiance, il est indispensable de créer les conditions d’un dialogue au plus près des réalités de terrain.
  2. Associations : la capacité d’innovation des associations est à l’honneur, notamment en réponse à l’Avis du CESE. Réjouissons-nous de cette juste valorisation de modèles au service de l’intérêt général. Retrouvez sur la plateforme « Trajectoires socio-économiques » toutes les ressources pour en rendre compte (les « MEDOC » pour Agir ensemble : Méthodes, Exemples, Données, Outils et Compétences), et découvrez le 1er juillet le 12ème dossier annuel de JURIS Associations sur les modèles socio-économiques d’intérêt général. Il est consacré à leur territorialisation !
  3. Collectivités territoriales : la force de l’engagement n’est force de transformation que si elle s’inscrit dans une dynamique collective. La Fondation des Territoires, le CEREMA et Le RAMEAU rendrons compte de la capacité de mobilisation des « petits et moyens » territoires au service de l’innovation territoriale, en présentant les résultats du programme « Chef de projet innovation territoriale », le 13 juin à la journée organisée par le CGDD – Commissariat Général au Développement Durable – sur la territorialisation de la transition écologique. Nos 34.935 communes sont au quotidien à la manœuvre pour Agir ensemble, notamment dans les 129 de nos Territoires ultramarins ! Nous devons rendre hommage à la diversité de ces dynamiques plutôt que de vouloir les enfermer dans des modèles prédéterminés. La réalité dans un « petit » territoire de moins de 2.000 habitants n’est pas la même que dans les moins de 20.000, et les plus de 50.000. L’étude IMPACT-Elus locaux réalisées en 2020 juste après les élections en avait éclairé les leviers. 4 ans plus tard, qu’en avons-nous fait ? C’est ce que l’Observatoire des partenariats demandera aux élus locaux à la rentrée de septembre pour une étude qui sera publiée à l’occasion du prochain Congrès des Maires en novembre. Avons-nous su nous mettre à l’écoute de « l’envie d’alliance » qui était alors plébiscitée pour valoriser l’engagement de toutes et de tous à sa juste place[1] ?
  4. Citoyens : rendre hommage à la diversité des engagements, c’est l’un des objectifs du cahier d’observation des dynamiques de coopération à La Réunion qui a été rendu par des étudiants du CNAM la semaine dernière. L’Observatoire des partenariats le publiera le 11 juillet prochain. Il souligne que plus que jamais l’engagement des jeunes est au cœurs de nos défis communs ; comme le souligne par ailleurs les résultats de l’étude exploratoire « Jeunes & Territoires 2050 ». L’Atelier « Agir en Territoire avec les Jeunes » du 2 juillet lors de la 10ème Rencontre des pionniers des alliances en Territoire sera l’occasion de valoriser une nouvelle fois l’innovation territoriale, comme ce fut le cas lors du webinaire « vers de nouveaux équilibres socio-économiques » de février autour de l’Alliance pour l’Education Audoise, ou au travers des sessions 2024 du séminaire « Economie & Sens » de l’Ecole de Paris. La diversité des modalités de mobilisation de la jeunesse au service de la co-construction de nouveaux modèles est source de confiance. Pourquoi ne pas la mettre plus en valeur ?
  5. Académiques: la place des acteurs académiques dans les transitions a été au cœur du séminaire annuel de recherche organisé par l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts. Elle fera l’objet d’un cahier de recherche publié le 21 novembre prochain à l’occasion du Congrès des maires. Cette semaine, c’est la FNCAS qui met cette question au cœur de son Colloque national du 11 juin
  6. Médias : de plus en plus conscients de leur responsabilité dans une information de qualité pour une décision éclairée, les initiatives des médias se multiplient pour une communication ciblée sur les transformations. Citons la démarche « En quête de Demain » de Spark News auprès de la PQR avec une nouvelle édition réalisée la semaine dernière, les expérimentations territoriales innovantes telles que celle du Grand Bergeracois Audacieux, ou encore la série de podcasts « Comment vas-tu bien la planète ?» du journaliste Patrick LONCHAMPT dont la prochaine diffusion, le 27 juin prochain nous présentera les « pionniers » de la catalyse territoriale qui inventent les nouveaux modes d’engagement collectif au plus près des réalités locales.
  7. Entreprises : au cœur des Territoires, et pourtant si souvent oubliées, les entreprises sont aussi actrices de l’intérêt général. Le mois de mai de « l’ODD 17 en pratiques » était consacré à l’engagement territorial des entreprises, en partenariat avec l’Orse. Les résultats de ce cycle ont été mis en valeur dans l’article « N’oublions pas les entreprises ! », et seront commentés le 13 juin à 12 heures sur LinkedIn par Sylvain REYMOND, Directeur du Réseau Les Entreprises s’engagent, dans l’interview du mois « 3 questions à… » de la plateforme odd17.org.
  8. Fondations : créée pour être la l’écoute de la diversité des dynamiques territoriales alliant acteurs publics et privés, la Fondation des Territoires fêtera ses deux ans le 14 juin prochain. Ne manquez pas son message à cette occasion pour rappeler l’importance d’observer la diversité des dynamiques sur tous nos Territoires… ( message du 1er anniversaire « Soyons à l’écoute des territoires », en juin 2023). De son côté, le Fonds ODD 17 milite pour le financement de l’innovation partenariale et l’investissement dans l’ingénierie du « premier kilomètre des besoins ».
  9. Investisseurs : du côté des investisseurs aussi les choses bougent en « Commun(s) » pour inventer ce qu’aucun ne peut faire seul, à l’image du Fonds i pour l’accompagnement du déploiement des projets à fort impact. Ce dernier réunit ce 11 juin la vingtaine d’accompagnateur avec lequel il agit pour réfléchir ensemble sur les compétences nécessaires à la conduite du changement lors du déploiement des innovations sociétales. Après un débat avec les projets accompagnés, puis entre investisseurs, ce troisième temps d’échanges permettra de qualifier les moyens de passer de la connaissance empirique au développement des compétences stratégiques nécessaires pour répondre à la hauteur des défis actuels.
  10. Ingénieries : pour appréhender la réalité déjà incarnée de nouvelles alliances d’intérêt général, les 350 « catalyseurs territoriaux» vous invitent le 2 juillet prochain à la 10ème Rencontre des pionniers des alliances en Territoire. C’est la meilleur façon de (re)découvrir en pratique ce que veut dire « jouer collectif » au service de nos défis en « Commun(s) ». Ne manquez pas ce rendez-vous qui s’annonce aussi passionnant qu’inspirant ! (cf. programme et inscription en ligne).

« Il n’est plus possible aujourd’hui de choisir entre pEnser le monde et le pAnser ! Seule l’articulation des deux – en mobilisant toutes les énergies – permettra de trouver ensemble des solutions à la hauteur de nos défis en « Commun(s) ». Nous devons à la fois Agir dès aujourd’hui et Explorer les possibles. C’est cela qui incarne le 17ème Objectif de Développement Durable en pratiques : être capable de réussir ensemble ce que chacun sait impossible pour lui seul ! », conclut Charles-Benoît HEIDSIECK, pour illustrer la capacité de chacun de nous à être contributeur d’un Avenir en « Commun(s) » qui nous redonne collectivement confiance.

[1] Etude IMPACT-Elus locaux pour l’Observatoire des partenariats (Comisis-OpinionWay, novembre 2020)