Le cabinet Mc Kinsey vient de publier une étude sur les impacts prévisibles à date du Covid-19 (ci-jointe). A sa lecture, il est clair que nous devons nous mettre en situation d’anticiper une situation inédite. Comme dans les catastrophes humanitaires, il convient à la fois de mettre en place un plan d’urgence, et d’anticiper l’aide au développement qu’il sera nécessaire de déployer dès que la situation le permettra. L’ingénierie nationale et territoriale sera plus que jamais structurante pour rebondir et assurer une résilience à la hauteur des défis communs.
Après avoir pris les mesures d’urgence pour lui-même, Le RAMEAU s’est mis à disposition des institutions publiques et privées pour les aider à faire face à l’ampleur d’une crise inédite. Il se mobilise pour faire le relais auprès de ses réseaux partenaires des informations d’urgence, ainsi que de la cartographie des outils pour continuer autant que possible ses activités grâce aux outils numériques (pour plus d’information, voir le blog du jeudi 26 mars).
En tant que laboratoire de recherche empirique, nous nous devions d’aller plus loin. Le RAMEAU a bâti son plan de mobilisation autour de 3 temporalités :
- Pour actions dans l’urgence : membre du réseau national des PANA (Points d’appui au Numérique Associatif), nous mobilisons le réseau des 350 « catalyseurs territoriaux » du Réseau des pionniers des alliances en territoire, sous la coordination d’HelloAsso. L’objectif est de relayer l’information à la fois sur les outils numériques pour assurer une continuité d’activités, ainsi que sur les mesures d’exception qui sont mises en place.
- Pour actions à impact à 3-9 mois : nous avons conçu un plan de mobilisation des partenaires « têtes de pont » des associations d’intérêt général pour préparer l’après crise, et nous avons placé cette démarche au service du Médiateur des entreprises. L’objectif est de recenser les programmes d’actions ainsi que les réseaux mobilisables, et de croiser ces informations entre ces acteurs riches de leurs complémentarités mais qui n’ont pas nécessairement la connaissance des initiatives des autres, ni la capacité à mobiliser les mêmes réseaux nationaux et locaux. L’enjeu des « têtes de pont » est de pouvoir partager ensemble, de jouer un relais auprès de leurs « pairs », de pouvoir démultiplier la capacité de transmission de l’information à court terme, mais aussi et surtout de commencer dès à présent à anticiper le plan de sortie de crise.
- Pour actions à impact à 18-36 mois : nous sommes en cours d’ajustement du programme d’actions prévu dans le cadre de la mission ministérielle sur l’accélération des alliances stratégiques entre entreprises, associations et collectivités, que nous a confiée Gabriel ATTAL, à Cathy RACON-BOUZON et moi-même. Plus que jamais, nous pensons que le « jouer collectif » sera au cœur de notre capacité collective à rebondir.
Tout cela est bien peu au regard des urgences et des besoins… mais c’est une pierre à l’édifice commun ! A l’occasion de la création de ma première association, Jean d’Ormesson m’a écrit en 1991 : « Mieux vaut allumer une petite lanterne que maudire l’obscurité ». Cette phrase est restée mon principe d’action au quotidien depuis lors. Plus que jamais, je suis convaincu qu’il nous faut faire le « pari de la confiance » car « L’enfer c’est d’avoir perdu l’espoir ». Contre vents et marées, nous devons porter haut et fort l’Espérance que la co-construction du bien commun nous permettra de dépasser les conséquences dramatiques de la situation actuelle, voire d’en faire la source de la (re)construction de notre Avenir. Pour cela, nous avons tant besoin d’un Lien commun qui rappelle qu’au-delà de nos différences – ou plutôt grâce à elles – nous sommes en mesure de « Faire société ».
Bon courage à tous et à chacun dans les prochains jours, les prochaines semaines, mais aussi les prochains mois. Prenez bien soin de vous et de vos proches.
Charles-Benoît HEIDSIECK
Président-Fondateur du RAMEAU