Le RAMEAU a eu l’honneur d’être auditionné par Mesdames les Députées Sarah EL HAÏRY et Naïma MOUTCHOU dans le cadre de la mission gouvernementale sur la philanthropie. Ses présidents, Michel-Pierre MEJANE et Charles-Benoît HEIDSIECK, ont eu le plaisir de présenter les enseignements de près de 14 ans de recherche empirique sur la co-construction du bien commun. Comme le résume parfaitement Michel-Pierre MEJANE il s’agissait d’éclairer les Députées sur l’importance d’articuler les temps : « temps long / temps court ».
Le RAMEAU a eu la chance d’être auditionné en même temps que la Fondation de Lille et le Fonds de dotation Metz Mécènes Solidaires. Les connaissants l’un et l’autre pour la qualité de leur dynamique territoriale, ce fut l’occasion d’incarner par l’exemple les fruits du cheminement collectif sur les mutations de l’intérêt général.
La temporalité y joue un rôle essentiel car les rites et les rythmes des différents acteurs de l’écosystème ne sont pas les mêmes. C’est l’art de les articuler et de les mettre en cohérence qui constitue notre capacité collective à co-construire le lien commun.
Il s’agit en effet de prendre en compte 3 temps :
- Le temps opérationnel, à la fois sur l’urgence des besoins qu’a parfaitement rappelé la Fondation de Lille, mais aussi l’impatience de l’engagement qu’illustre le Fonds Metz Mécènes Solidaires.
- Le temps politique dont les Députées ont su faire une brillante pédagogie lors de l’audition pour expliquer ses conditions et ses contraintes, afin d’assurer une cohérence et garantir l’intérêt général.
- … mais aussi le temps stratégique sur lequel a souhaité insister Le RAMEAU car il devient impératif de prendre le temps de traiter en profondeur certains sujets qui ne peuvent faire l’objet de réponses rapides, en raison de leur complexité. La méthode d’anticipation et de capitalisation de notre récit collectif sur les mutations de l’intérêt général devient un levier de conduite du changement essentiel dont nous devons nous saisir collectivement.
Lors de la journée de décryptage de la feuille de route des ODD où Le RAMEAU a présenté les enseignements de ses travaux sur l’ODD 17, la Présidente du Comité 21, Bettina LAVILLE a conclu la journée en disant « l’art du RAMEAU c’est de transformer le « fourre-tout » institutionnel en philosophie politique ». Comme à son habitude, avec le talent oratoire qui la caractérise, elle a parfaitement résumé la mission de notre laboratoire de recherche empirique. L’Alchimie du bien commun n’est pas « d’inventer » un mythe, mais de savoir relire, relier et (re)connaître le Sens de notre récit collectif, non seulement en terme d’évolution des valeurs, mais surtout en terme de direction.
Ce décryptage de notre histoire commune est l’une des conditions pour conduire le changement dans le contexte actuel de mutations profondes des 3 leviers d’activation de l’intérêt général : la vision partagée, l’action collective transformatrice et la gestion régulatrice.
C’est à l’occasion des Ateliers des Fondations de 2009 que Béatrice DE DURFORT, alors Déléguée Générale du CFF et Charles-Benoît HEIDSIECK ont fait un appel en commun sur l’urgence de prendre le temps de réfléchir collectivement sur les mutations du mécénat. Preuve une fois encore que la « sagesse collective » sait attendre le « juste temps » de la maturité de notre écosystème pour écouter comment les « signaux faibles » sont devenus des preuves de notre capacité collective à faire face à nos défis, cette mission parlementaire sur la philanthropie est au cœur des mutations de l’intérêt général qui ont été décrites dans le dossier dédié de JURIS Associations de mars dernier.
Merci très sincèrement aux Députées Sarah El HAÏRY et Naïma MOUTCHOU pour la détermination, la bienveillance et l’exigence avec lesquelles elles conduisent leur mission. L’audition d’hier prouve à quel point elles ont su aller à la racine des enjeux d’intérêt général que recouvre leur mission. Ayant rappelé les 3 temps complémentaires dans lesquels elle s’inscrit, Le RAMEAU a été honoré d’y apporter sa modeste contribution, et reste à leur entière disposition pour la suite de leur action.
Gageons que le rapport de janvier prochain sera éclairant non seulement pour le Parlement et le Gouvernement, mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème afin de faire la pédagogie du « pas de côté » que chacun d’entre nous doit faire pour être en capacité effective de co-construire le bien commun à ce moment si particulier de mutation profonde de l’intérêt général.