Acculturer les chefs de projet au « faire alliance » !

Après l’approche spécifique pour les jeunes, l’implication des décideurs et le co-développement entre « catalyseurs », le carnet de recherche de cette semaine s’attache à la formation des « chefs de projet » sectoriels et territoriaux au « faire alliance ». 

Une approche rapide du sujet pourrait laisser croire à la facilité de la question. La diversité des modes d’apprentissage est connue, du plus simple au plus complexe. Pour sa part, Le RAMEAU a pu, depuis 7 ans, tester de multiples formats présentiels et numériques. Des webinaires de sensibilisation aux parcours d’expérience durant 9 mois, en passant par les MOOC, les sessions de co-développement, les Ateliers, et bien d’autres, notre laboratoire de recherche empirique a analysé les avantages et les limites de chaque format. Chacun est en effet adapté à des objectifs, moyens, niveaux de maturité et besoins d’appropriation différents. Le panel des outils allant de l’acquisition de connaissance à la montée en compétences est donc aujourd’hui éprouvé. Ceux qui peuvent l’être le sont en accès libre sur l’un des 17 espaces numériques animés.

De même, « l’apprendre à faire alliance » n’étant pas en soi un besoin identifié, c’est au sein de formations plus larges qu’il convient de « glisser » les modules d’apprentissage. Que ce soit sur les formations techniques au partenariat, ou plus stratégiques sur l’innovation sociétale, la co-construction territoriale ou encore sur les ODD, les opportunités pour mettre en valeur le « jouer collectif » ne manquent pas. Tout récemment, au sein de la formation à la (re)découverte des modèles socio-économiques, conçue et testée avec l’AFF, la montée en compétences sur ce thème a été expérimentée. N’oublions pas qu’aux côtés des richesses humaines et des ressources financières, les stratégies d’alliance sont le 3éme pilier de tout modèle … plus encore aujourd’hui !

Alors, qu’est-ce qui fait que la question de l’appropriation du « faire alliance » par les chefs de projets sectoriels et territoriaux est complexe ? 3 raisons :

1/ Le « faire alliance » se vit plus qu’il ne se dit ! Il faut donc privilégier des formations expérientielles. Elles sont à la fois plus complexes et plus personnalisées que les « formations classiques ».

2/ Les acteurs n’ont majoritairement pas conscience du besoin de se former sur cette thématique. Il faut donc leur faire vivre l’expérience pour qu’ensuite ils puissent en tirer les enseignements… presque sans qu’ils ne le perçoivent à l’origine. Ce n’est que la relecture du chemin qui est apprenante. Cette « reverse innovation » est beaucoup plus difficile à faire comprendre. Il faut en amont faire le « pari de la confiance », ce qui n’est pas si évident lorsqu’il s’agit de formation.

3/ Enfin, le nombre de chefs de projet est considérable. Nous n’en sommes plus à l’ère des « pionniers » où il suffisant d’organiser des partages d’expérience « entre pairs » pour répondre à l’ampleur des besoins. Un exemple : acculturer l’ensemble des pilotes locaux d’un programme comme « Petites Villes de Demain » représente 1 800 personnes. Nous avons donc maintenant besoin de solutions « industrielles ». Elles doivent être frugales pour tenir compte de la raréfaction des moyens. Plus que les aspects financiers, ce sont les temps disponibles qui sont limités dans un contexte d’accélération du temps.

Depuis l’automne dernier, dans la continuité d’échanges structurants avec l’ANCT, la Banque des Territoires et le Ministère de la Cohésion des Territoires, Le RAMEAU s’est attaché à ces travaux d’Hercule. Nous en présenterons les premières conclusions à la rentrée de septembre 2021. Affaire à suivre… D’ici-là, rendez-vous lundi pour découvrir la note de décryptage de l’ODD 17 !